13/06/2010

Up the nation, mais pas trop fort quand même - De l'hilarité générale devant la tristesse solitaire.


Quand j’étais petite, on m’a très vite appris à ne pas me moquer des gens . Quand je me plantais devant la dentition clairsemée d’une amie de ma grand-mère en lui disant « Tu sais Jocelyne, mon papa eh ben il est DENTISTE », ou que je lançais un tonitruant « YA PLUS DE PLACE POUR NOUS SUR CE TROTTOIR » à ma mère lorsqu’une personne forte nous croisait, on me reprenait tout le temps, en m’expliquant que même si la vérité était importante, il était aussi de bon aloi de la cacher, ou au minimum de l’édulcorer dans certaines situations.
Donc, quand une phrase moqueuse ou un sournois narquois déboule dans une conversation, je suis toujours partagée entre l’envie de participer à l’hilarité qui semble générale, et la compassion pour la personne moquée ou surnommée. Cela vient surement de mon éducation, ou peut être du fait que pendant une période assez longue de ma vie, j’ai partagé mes récréations avec des pestes sans intérêt m’utilisant comme objet de toutes les expériences niveau moquerie.
Bref. Du coup je me posais la question suivante: pourquoi alors j’aime me renseigner sur les nains, ou regarder des émissions du genre de L’amour est dans le pré, étant donné que celles-ci sont d’une connerie sans nom?
Le concept est simple: on regroupe une dizaine d’agriculteurs, sélectionné pour leur apparence physique mais aussi sur leur bizarrerie, et on leur promet qu’ils trouveront l’amour à l’issue de l’émission. Comme ça, sous couvert de vouloir résoudre le problème de la solitude dans les campagnes, on permet aux riches citadins de se foutre de la gueule de ces péquenots un bon coup, tous les lundi soirs après le plat de spaghetti. Ca, je l’ai compris, et finalement ça me met plutôt en colère qu’autre chose. Mais alors BORDEL, pourquoi je continue à regarder cette daube?
En réfléchissant un peu, j’ai fini par en conclure que l’on est tous à la recherche de plus malheureux que soi, et que donc la vision de cette dizaine d’éternels solitaires, asociaux et reculés, ne peut que remplumer notre ego décharné.
Et finalement, en ayant accepté ça, on va mieux.



Sinon, j’ai écouté le dernier Paul Weller. Et ben, sans le Jam, ce mec est à chier. Je sais qu’Ungemuth l’a encensé dans le dernier R&F, mais je commence à sérieusement douter des goûts musicaux du garçon. Je l’avoue, à part le Jam, je ne connais pas la carrière de Weller. Je trip sur In the City, sur That’s Entertainment et This is the Modern World et sur des dizaines d’autres morceaux du trio, donc c’est sans a priori aucun que je me suis penché sur le disque de Weller.
Des sonorités fin seventies, une batterie dégueulasse, des paroles dignes d’un mec en train d’apprendre l’anglais… Il avait peut-être besoin d’argent, qui sait. Ya des gens comme ça, qui, sans leur groupe, ne sont rien, ou plus grand-chose. On a même l’impression que le disque n’est même pas assez puissant pour être joué dans un stade; et pourtant vous connaissez mon aversion pour la musique de ce genre. Les quelques secondes du début de Two Fat Ladies rapportent un peu de points (pas l’intro dégueu à la guitare, mais juste quand Paulo commence à chanter). Mais on sent quand même que le cou du bonhomme est ridé, et qu’il doit avoir une gesture beaucoup moins fluide que celle d’un Iguane ou d’un Keith. Ce qui conclue donc ma théorie selon laquelle il y a très peu de come backs musicaux qui vaillent le coup. Quand ton heure a sonné, elle a sonné mec.
Rideau.

Average Cabbage

10/06/2010

Johnny est un sac à vinasse mais il fait de bons hymnes!




Comme mes co-rédacteurs (ou cons-rédacteurs en ce qui concerne Bealdo) me le font souvent remarquer, je suis le membre le moins actif de la grande écurie FuckUpElvis (FUE?). En tout cas le moins productif. N'y voyez rien de personnel, j'ai juste une réputation à préserver! Et une vie pleine, faite de télé-réalité, de coca-cola pression (il me faudra un jour théoriser par A+B pourquoi le coca pression est meilleur que celui acheté en grande surface) et parfois même de chocolat pour les grandes occasions. On sait vivre ou on ne sait pas! Mais voilà, une fois tous les quatre ans, un évènement vient foutre son bordel dans ma petite vie réglée comme un tir de mortier israëlien. Et cette année, c'est fiesta.
Je suis un haïsseur. Un putain de haïsseur. Une pute même diraient certains. Je passe mon temps à médire et à redire. Et c'est pourquoi cet été s'annonce sous les meilleures auspices. La coupe du monde de football. En Afrique du Sud. Avec l'équipe de France de Domenech! Je sais pas si tu réalises?
Qu'il me soit permis de clarifier un paradoxe : je "haïs sur" Raymond "FUCKING" Domenech. Je hais ses cheveux, je hais ses lunettes, je hais sa moustache (bien que rasée, je la devine, comme au temps de sa splendeur). Ce mec est au moins autant une pute que moi, mais lui a plus de moyens. Et même si ça m'emmerde profondément de le reconnaître, il joue à un autre niveau. Il est des choses qui doivent être dites! Et donc, finalement, j'ai du respect pour celui qui fait chier la France entière. Entre chiens de la même espèce, on se renifle pas le cul mais on se respecte quand même quoi!
La coupe du monde, c'est un peu le moment par excellence où le temps de cerveau disponible est le plus important. Plus exactement, la France oublie tout et se rêve en grande nation (du football, mais c'est déjà ça de pris), comme au temps béni des colonies (Michel Sardou, grand homme même si sans moustache). Oui, un peu comme un homme qui voudrait combler la petitesse de son sexe par de gros muscles. Et paf, chaque année ça rate pas. La coupe du monde pour les Bleus, c'est l'affaire de 3 matchs et puis s'en vont. Et tu vas entendre les beaufs crier, casser, défiler peut être même (ils tomberont tous d'accord pour te dire que c'est quand même autrement plus important que de défiler contre la réforme des retraites). Et cette année, bingo, c'est Domenech qui va ramasser. Peut être même finira-t-il la tête accrochée à un pique? Après tout, il est permis de rêver.

Et finalement, de l'équipe de France de football, après toutes ces années de déconvenues (c'est à te foutre la trique quand t'es un haïsseur!), on ne préférera retenir que le meilleur : l'hymne officiel (il est de 2002 certes, mais des générations successives se retrouvent dedans).

Johnny Hallyday : Tous ensemble

Mr Machin

PS : Bob Dylan atteint des sommets en tournée en ce moment et vous emmerde tous avec le sourrire. Si ça c'est pas la classe!
PS2 : la coupe du monde, parfois, donne à certains des idées incongrues, comme celle de se teindre les cheveux en blond avec un résultat proche de ça. Réfléchissez y à deux fois les amis!


09/06/2010

La fin de l'enfance* Evolution* Street Credibilty* L'issue incertaine d'un débat politique enragé* Un moment de groove et de rigolage



Eminem- Recovery. Shaddy Records / Aftermath / Interscope
Il fut un temps où j'aimais viscéralement Eminem. Un pote m'avait ramené « The Slim Shady Lp » du Québec. A l'époque tout le monde s'en battait en France puisque personne ne le connaissait encore où presque. Aux U.S.A le mec était déjà le Marylin Manson du rap. Ce qui voulait dire qu'il faisait peur essentiellement aux vieux, catholiques, ou toute autre personne effrayé par la drogue, l'alcool et le sexe pré marital. Toutes les choses qui du haut de mes 1m30 (j'étais en CM2) me donnait envie d'être légalement en âge de les faire. Je n'en pouvais plus d'attendre le jour où je sortirais dans les bars pour me bourrer la gueule avec mes potes. Toujours est il qu'Eminem se ramenait sur scène avec un masque de hockey façon Jason et découpait des vaches à la tronçonneuse. Pour moi ce truc était une des choses les plus cools qu'il m'était alors donné de voir (ensuite j'ai découvert Youtube, l'anatomie intime féminine, l'herbe et les sites de jeux en flash. Croyez le ou non cette combinaison bats facilement toutes les autres).

Aujourd'hui je suis à la fac, je mesure 1m83 et ma culture hip hop ne se limite plus à trois pauvres artistes. Je ne suis pas une référence dans le domaine mais quand un truc me plait je deviens obsessionnel et je mets à entasser frénétiquement les trucs les plus obscurs sur le sujet.
Sur qu'Eminem ce n'est pas vraiment ce qui se fait de plus undeground mais en voyant la pochette j'ai repensé à l'époque ou je portais des joggings et à la chorégraphie gangsta que mes potes avaient décidé de présenter à la fête des écoles (sur « The Real Slim Shady »). Un élan de nostalgie m'a pris en voyant la pochette de « Recovery » et, même en sachant d'avance que ce serait une erreur, je l'ai écouté. La nostalgie ne fais jamais faire de bonne choses: ça vous fait recoucher avec votre ex, racheter des cds, revoir des films que vous aviez déjà trouvé pourri à l'époque... A la fin personne ne va mieux et tout le monde est déçu. Bref, écouter cet album a été comme recoucher avec une ex du collège: ce n'est plus aussi passionnant ou nouveau qu'à l'époque et c'est même devenu complètement chiant.
L'album s'ouvre sur un morceau que l'on pourrait qualifier de « sombre » et de tous ses dérivés. Le morceau foire complètement et supporte difficilement plus d'une écoute. De même qu'un skieur de super G qui se casse la gueule dans les dix premiers mètres aura du mal à finir dans les dix premiers, on voit mal Eminem faire un album monstrueux après une telle entrée en matière. Le morceau suivant est sans intérêt, on y apprend qu'Eminem est de retour et qu'il va à nouveau être au sommet de son jeu. Vu les pauvres phases R&B qui constellent le morceau on est en droit de douter. « On Fire » nous explique la raison du début d'album tout triste: son chien est mort hier. C'est balancé dès les premières secondes du titre et j'ai du faire une pause pour respirer. Je me suis toujours dit que les blancs qui faisaient du hip hop n'étaient au mieux pas crédibles et au pire ridicules. J'ai longtemps médité sur cette théorie en me demandant à quoi elle tenait. La meilleure explication qui me soit venue après des heures de réflexion et qu'ils n'ont pas l'air dangereux. Regarder Busta Ryhmes dire qu'il va te foutre un gun dans le cul ou Method Man se la péter gangsta fumeur de weed à l'air réel, on sent que les mecs ne déconnent pas. Mais Eminem ? Avec son physique de crevette et ses salopettes ?! Même une mule avec un sombrero et un fusil mitrailleur foutrait plus les boules. Bref faire une chanson sur un clébard mort sur le bord de la route n'aide pas vraiment la street cred. Ensuite on attaque du plus lourd puisqu' arrive à un featuring avec Pink (« Won't Back Down ») qui joue ici la Rihanna du pauvre: on balance de la guitare bien sous mixée et par dessus un flow se voulant agressif et PAF le voilà ton single. Là le garçon est chaud: prêt pour le combat, il ne courbera pas le dos. Dans le genre rap agressif sur guitares Tricky fait ça dix fois mieux et sans se forcer. La suite du disque brasse les deux thèmes exposés ci dessus, parfois même en mêlant les deux (« je suis triste mais je lâche rien » en gros). Le seul moment où le flow d'Eminem semble retrouver un peu de vigueur se trouve être un featuring (« No Love ») avec Lil' Wayne mais ça reviendrait à dire que je cours vite sur 500 mètres aux cotés de Robert Hue et Carlos. Cependant c'est le seul titre où Eminem se montre un peu vulgaire et drôle comme il savait le faire avant. Malheureusement les refrains viennent bouffer tout ça en écrasant sans pitié le morceau sous un tas de guimauve rose géant. Sur « Space Bound » celui ci semble chanté par Céline Dion, sur « Cinderella Man » il bousille ce qui aurait pu être le seul morceau du disque... La production est affreuse, pompeuse presque alors que l'on sait qu'Eminem n'est jamais aussi bon sur des instrus presque dépouillées (« Cinderella Man » en serait la preuve si le refrain ne venait pas saloper l'ensemble). Le disque est trop long et la plupart des chansons ont autant d'intérêt qu'une séance de débat entre François Hollande et un chien anémique. Ironiquement le meilleur morceau du disque est la bonus track même si le refrain est tout aussi immonde que les autres, il a au moins le mérite de se faire discret. Et du coup comme ici on est cool, on vous le file en grosse avant première et puis aussi « Space Bound » histoire que vous rigoliez un peu.
Cadeaufinalgenrejesuistrooooopcoolcommemecettumaimes: un extrait de la compilation de remix « Tricky Meets South Rakkas Crew » parce que c'est la classe même si c'est pas super récent et c'est pas si dub que le prétend le titre du remix.

Tricky Meets South Rakkas Crew: Baligaga (Dub)

Bealdo