01/02/2010

C'est mes trucs allemands à moi


Je sais pas si c'est pareil dans les autres régions. Vers chez moi, la Bretagne profonde, la Bretagne tout court en fait, y'en a plein. Les concerts de petits groupes, dans des salles des fêtes. T'y retrouves toujours les mêmes personnes, donc ceux que t'as jamais envie de voir, ceux qui dix mille fois viendront te parler pour te raconter ce qu'ils ont dit deux mois plus tôt, et généralement ça pue la dread et les vestes kakis. Chaque fois, j'suis là : putain plus jamais t'as vu comment c'était merdique sa mére je remets plus les pieds dans ce genre de concert de taré. Ca allait quand on pouvait s'arracher la gueule à la manzana et à la vodka orange (que ceux qui boivent encore ça SORTENT) et que ta maman venait te chercher à 1h30 du mat, qu'elle te demandait Alooooors c'était bien?, euh bah je gerbais dans un sapin je sais plus trop. Mais vlà, le permis c'est trop relou. Mais comme on est un peu cool et trés masochiste sur les extrémités, on attend toujours un pote qui jouuuuue à aller voir et les biéres sont pas si chéres. Mais depuis dix ans que je suis là, je peux te dire qu'on retrouve toujours les mêmes.

Le groupe qui fait des reprises. Il se spécialise généralement en Nirvana et Metallica. La batterie est pas capable d'être en place, le mec chante plus que faux. Devant on retrouve leurs potes avec des sweats achetés au Goeland. Et des meufs parce qu'ils ont legérement les cheveux longs. Plus ils se donnent à leur public, plus tes oreilles saignent (et du coup la gerbe ça vient pas que l'alcool OH).

Le groupe de rock de vieux. Ils ont leurs compos à textes engagés et reprennent du Téléphone tout à la fin, pour contenter ceux qui ont daigner rester. Sans déconner qui reste regarder les vieux...Oui? Ils tapent la pause, mais bon si tu allais faire ta comptabilité là, ce serait bien aussi. On avouera que des fois, il y'a du potentiel BG et aprés on regrette d'avoir ignorer les invitations d'amitié myspace...pendant deux ans HAHAHA.

Aprés t'as ce que j'arrive pas encore à définir, on appelera ça de la drum&bassreggaemusic. C'est à ce moment que les mecs en kaki débarquent pour me chopper par l'épaule. L'air gêné et trés vénére, je me dégage. MAAAAAIIIIIS FAIS PAS LA GUEULE OH ON EST LA POUR FAIRE LA FETE. Heu non, non pas du tout, perso je suis là pour passer le temps. Le mec se barre en mettant ses poings au niveau de ses tempes et commence à se balancer de droit à gauche, un coude aprés l'autre. J'en ai rien à battre des gens dans le groupe, rien qu'à les gens qui m'entourent, je sais déjà qu'ils méritent la mort.

BIEN SUR en Bretagne, la soirée n'est rien sans le moment ska/chanson française. Les mecs du groupe sont adorés au lycée, ils portent la dread mal faite un soir de défonce au mauvais shit, ils sont pas rasés et ils jouent de la guitare dans la cour. Leurs thémes (et ce sera toujours les mêmes) : le Front National qui est trés vilain, la drogue qui tache, et l'Afrique (mais seulement le Kenya et l'Ethiopie). Dans une autre enfance, on a pu trouver ça intéressant, mais on s'en lasse vite, ça parle pas assez de bite.

Et alors là je te le dis. J'ai failli en crever samedi soir. Trois fois que je vois ça en concert, je sais pas comment je fais. Raggamuffinskareggae peu importe comment on appelle cette merde. Ca veut faire des textes en anglais, MEEEEC ça veut rien dire. Entre chaque morceau : DONNEZ NOUS LES VIBES DE L'AMOUR. Mec,tu kifferais pas mes vibes, je peux te le jurer et cracher, cracher plusieurs fois même. ALLEZ LES RUDE BOYS ET LES RUDE GIRLS ENVOYEZ NOUS LA CHALEUR SI VOUS AIMEZ LA MARTINIQUE. Et celle d'Haïti, elle est pas mal aussi. Le concert dure plus que la moyenne, ceci étant dû aux solos de basse/djembé interminables. Le pire étant que c'est le groupe qui rameute le plus de gens dans la salle. Les mecs arrivent à pogoter, tu vois le truc. Les gens balancent leurs jambes et lévent les bras (Napoléon pardonne moi je t'aime) en levant le poing, la meuf devant toi bouge salement des hanches, quite à te les foutre dans la gueule. Ils sont tous bourrés et ils s'aiment entre hippies du coin, il se donnent de franches accolades, pendant que tu pleures dans ton coin. Je veux effacer ça de ma mémoire.


Encore une fois, j'aurais mieux fait de rentrer chez moi, remater mes films de Wes Anderson (c'en est pas mais je m'en fout). Ce que je viens de faire. Et j'espére que je t'ai pas rendu épileptique. Que ceux qui sont encore vivants lévent les pouces.


Wild U.

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